Découvrez les 12 projets lauréats de l’AAP OMBREE 2 !

Les 12 projets lauréats de l’appel à projets OMBREE 2 sont en cours de déploiement.

Après une période d’incubation allant de 2 à 5 mois, 12 projets ont été retenus et sont en cours de développement. Ils se concluront durant le second semestre 2025. En voici la description, d’autres articles seront consacrés à chacun d’entre eux.

Nombre de projets couvrant les territoires

RéBAM : Un outil d’accompagnement à la rénovation énergétique à Mayotte

Territoire(s) concerné(s) : Mayotte

À Mayotte, le parc résidentiel représente de l’ordre de 70% de la consommation d’électricité, il constitue un enjeu prioritaire pour limiter l’augmentation de la consommation énergétique observée depuis plusieurs années sur le territoire.

L’objectif du projet Rébam (Rénovation énergétique des bâtiments de logement individuel à Mayotte) est de dupliquer les 2 versions de l’outil MakazRénov développées pour la Martinique et la Guadeloupe sur le territoire de Mayotte. Ces outils gratuits destinés à la maison individuelle, permettront aux professionnels (conseillers FranceRénov et des collectivités, entreprises, vendeurs de grandes surfaces de bricolage) de mieux orienter les ménages sur la sélection de travaux adaptés et d’estimer les gains attendus en termes d’énergie et de confort. Ces outils seront accompagnés de sessions de formation/prise en main afin de s’assurer de la diffusion auprès des professionnels et de leur bonne compréhension.

ASPIR’HAUT : analyse de performance des dispositifs d’extraction aéraulique en toiture

Territoire(s) concerné(s) : Mayotte, Nouvelle Calédonie, Réunion

La problématique du confort hygrothermique est un sujet majeur de la conception en climat tropical. Pour éviter de placer un système de production de froid souvent énergivore (climatisation), est souvent utilisé le potentiel aéraulique environnant pour assurer une ventilation naturelle efficace à travers le bâtiment. Cette dernière permet ainsi d’évacuer les surcharges thermiques et apporte les vitesses d’air aux occupants pour leur confort. La ventilation naturelle traversante est le principe couramment utilisé. Certaines solutions architecturales fonctionnant sur le principe d’extraction d’air en toiture permettent de créer des mouvements d’air, même lors de vents faibles, grâce à un jeu de différence de pression entre la façade du bâtiment et un point haut en dépression.

L’objectif de ce projet est de caractériser ces dispositifs d’extraction d’air en toiture puis de quantifier leurs performances aérauliques, thermiques et énergétiques afin de mieux les appréhender dans les futurs projets de construction.

FORMACLIM : des formations pour optimiser les performances de la climatisation tertiaire

Territoire(s) concerné(s) : La Réunion

La climatisation est le poste de consommation majoritaire dans le tertiaire à La Réunion. Le décret tertiaire oblige à des réductions de consommation massives dans les bâtiments tertiaires dans les prochaines années, et avec 50 à 70% de la consommation totale le secteur de la climatisation représente en enjeu majeur.
Les projets menés précédemment sur la climatisation centralisée ont permis d’identifier des leviers d’amélioration, notamment sur trois points fondamentaux sur lesquels le projet Formaclim entend proposer des formations ciblées :

• Les installations de climatisation à eau glacée sont surdimensionnées d’un facteur 2 à 3, FORMACLIM entend sensibiliser à l’impact du surdimensionnement sur les performances et proposer un outil d’aide au dimensionnement.
•  Les réseaux d’eau glacée souffrent d’un défaut d’équilibrage hydraulique, l’amélioration des réseaux hydrauliques existants permettra de neutraliser une source d’inconfort majeure.
• La maitrise de l’énergie est souvent déléguée aux prestataires de climatisation, dont ce n’est pas le cœur de métier. Il est donc nécessaire de faire monter en compétence les maitres d’ouvrage pour qu’ils puissent mettre en œuvre une vraie stratégie de maitrise de l’énergie sur leurs sites.

Devenir acteur MDE : mettre en place un plan d’action MDE « zéro investissement »

Territoire(s) concerné(s) : La Réunion, Mayotte

Le Décret Tertiaire vise la mise en œuvre d’actions de réduction de la consommation d’énergie dans les bâtiments existants afin de parvenir à une réduction de la consommation d’énergie finale d’au moins 40% en 2030, 50% en 2040 et 60% en 2050 par rapport à une année de référence. Malgré la mise en vigueur du Décret Tertiaire depuis 2019, sa mise en application dans les territoires ultramarins fait l’objet de plusieurs freins et nécessite une communication sur la manière d’atteindre les objectifs. Le patrimoine tertiaire existant représente un des plus forts enjeux en termes de MDE dans les territoires ultramarins. Peu de sites tertiaires ultramarins sont équipés de système de suivi énergétique. Lorsqu’une GTB est présente, elle est souvent trop compliquée et peu exploitée par les gestionnaires des sites. L’implication des gestionnaires des sites est indispensable pour pérenniser, dans le temps, les gains énergétiques.

Le projet vise, à travers 20 sites pilotes, à accompagner, sensibiliser et former les parties prenantes de bâtiments tertiaires sur les territoires ultramarins, à la maîtrise des consommations énergétiques. Le projet porte principalement sur la mise en place et le suivi d’un plan d’actions MDE zéro investissement avec des outils innovants et la diffusion large des résultats au plus près du terrain.

PILOTCLIM : optimisation énergétique d’une installation eau glacée par pilotage de la température de la boucle d’eau

Territoire(s) concerné(s) : La Réunion, Guyane

La majeure partie voire la totalité des installations centralisées à eau glacée des bâtiments tertiaires fonctionnent avec un régime de température de boucle d’eau glacée de 7°/12° (7° aller et 12° retour). Cette consigne de température de 7° a pour conséquence le dimensionnement des groupes de production d’eau glacée et impacte, de fait, leur consommation électrique. La littérature « donne » un potentiel d’économie de consommation électrique de 5 à 10% par degré supplémentaire sur la boucle d’eau.
Il y a là un enjeu important pour limiter les consommations électriques de la climatisation utilisant ces systèmes à eau glacée. Il est également constaté que les installations d’eau glacée ne sont pas correctement pilotées et les réglages/adaptations ne sont pas faits au fil du temps. La résultante est une baisse de l’efficacité énergétique des installations d’année en année.

Le projet propose d’étudier la performance globale de ces installations et le cas particulier des gains de consommation possible en augmentant la température de consigne de la boucle d’eau glacée. La conduite et le pilotage de ces installations (temps de fonctionnement, plages de réglages, mise en place d’un contrat de suivi, gestion des consignes, réglages des débits, etc.) seront également étudiés.
L’objectif affiché est d’abaisser sensiblement la consommation électrique des sites tertiaires existants et neufs climatisés par les systèmes centralisés à eau glacée. A terme, un outil d’incitation à la mise en place du pilotage différent des installations à eau glacée ainsi qu’un guide de conception de dimensionnement des installations neuves seront proposés.

COOLIBRI : analyse du couplage de solutions hybrides de rafraîchissement d’air type brasseur d’air et climatiseur

Territoire(s) concerné(s) : Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte

Le contexte de réchauffement climatique et l’urbanisation croissante dans les régions et villes tropicales engendre une forte hausse de la demande en énergie, nettement dominée par le rafraichissement des bâtiments. En effet, des problèmes de surchauffe des bâtiments pendant l’été se posent et la climatisation tend à se généraliser pour gérer les périodes d’inconfort dans chacun des DROM lorsque les dispositifs de ventilation naturelle ne sont pas suffisants. Le rafraichissement devient ainsi le premier poste de consommation électrique dans tous les segments de bâtiments, tertiaires comme résidentiels. Des solutions alternatives peuvent être mis en place pour réduire l’usage de la climatisation en durée et en puissance, et donc les consommations qui en découlent. Une d’entre elle consiste à utiliser simultanément brasseurs d’air et climatiseurs.

L’objectif du projet COOLiBRi est d’explorer ce mode de fonctionnement et de définir les solutions techniques permettant le couplage/pilotage de brasseurs d’air et de systèmes de climatisation dans le but de réduire les consommations énergétiques sans dégrader le confort. Le projet va chercher à diffuser les bonnes pratiques auprès des concepteurs, maitres d’ouvrages et professionnels du secteur bâtiments de l’ensemble des DROM.

École Tropicales Durables : rénover durablement les établissements scolaire en milieu tropical

Territoire(s) concerné(s) : Guadeloupe, Martinique, Guyane, Mayotte

Le confort thermique représente un enjeu énergétique important dans l’ensemble des écoles des territoires des Outre-mer. Comme pour le projet « Écoles durables de La Réunion », réalisé dans le 1er appel à projet OMBREE, l’accent est mis sur le potentiel d’économie d’énergie que peut représenter la mise en place d’une démarche globale dans le cadre d’une rénovation concertée. Ce potentiel peut être atteint lorsqu’un ensemble d’alternatives est mis en place pour éviter le recours systématique à la climatisation.

L’objectif est de porter une vision commune de la démarche de rénovation durable dans les établissements scolaires en milieu tropical. Il nécessite de répliquer le projet « Écoles durables de La Réunion » en s’adaptant aux territoires de la Guadeloupe, de la Martinique, Guyane et Mayotte

LEKOL LOJIK : améliorer la construction scolaire en Guyane

Territoire(s) concerné(s) : Guyane

Le domaine de la construction scolaire en Guyane est particulièrement actif, porté par une forte vitalité démographique. Malgré cette dynamique, le taux de non-scolarisation est encore trop grand. Les opérations menées dans l’urgence peinent parfois à se concrétiser, et pour le moins à se montrer exemplaires sur un plan environnemental. Plusieurs groupes scolaires conçus selon une démarche de qualité environnementale (et/ou bioclimatique) ont toutefois vu le jour ces dernières années. Malgré tout, on constate parfois une inefficacité de certains principes constructifs. Les aspects comportementaux sont essentiels à appréhender pour tenter au mieux de débloquer certains freins et garantir ainsi une performance environnementale du bâtiment.

Le projet LEKOL LOJIK vise à travers un état des lieux d’écoles à fournir aux mairies de Guyane, souvent dépourvues de moyens humains, des outils simples de programmation et de suivi de projets de constructions scolaires confortables et à faible consommation d’énergie.

ISO’RHUM : comprendre le comportement hygroscopique des isolants en milieu tropical

Territoire(s) concerné(s) : Guyane, La Réunion, Mayotte

L’humidité absolue dans les bâtiments des DROM est en général plus élevée que dans le milieu tempéré du fait de conditions climatiques locales plus sévères. Ce comportement est souvent générateur de phénomènes de condensation interne. Paradoxalement, c’est en raison de l’amélioration de l’isolation, et donc de l’étanchéité à l’air des constructions récentes, que l’air intérieur reste souvent confiné et génère, en conséquence, une humidité excessive. Cette humidité peut alors mener à l’augmentation des risques de condensation. Si la maîtrise de l’humidité passe par une ventilation efficace, une connaissance des principaux mécanismes à l’œuvre, notamment à l’intérieur des parois isolantes dans un bâtiment, est nécessaire afin de choisir des matériaux de construction adaptés à chaque situation. Des solutions techniques existent, notamment par la maîtrise de l’humidité via les équipements.

L’objectif du projet est de développer des expérimentations in situ, et en laboratoire sur divers sites des DROM COM, afin d’étudier plusieurs configurations possibles de pathologies liées à la condensation, principalement, les dommages subis par les complexes isolants des parois concernées. Les résultats, ainsi que ceux de simulations adaptées aux milieux tropicaux (dynamiques) que sont La Guyane, Mayotte et La Réunion seront synthétisés de façon à proposer un guide de bonnes pratiques pour la mise en place des isolants pare vapeurs, dans les différentes configurations de parois utilisées dans ces territoires.

TROPICOPRO : des outils pour rénover les copropriétés en climat tropical

Territoire(s) concerné(s) : Guadeloupe, Martinique

Près de 25% des logements martiniquais et 15% des logements guadeloupéens sont des copropriétés (données INSEE 2018). Cela représente plus de 80 000 logements sur l’ensemble des 2 territoires. Depuis maintenant plusieurs années, avec notamment la mise en place du cadre de compensation et des comités MDE, les pouvoirs publics mènent une politique dynamique sur la rénovation énergétique de l’habitat individuel. Différents projets ou programmes CEE existent également pour les logements sociaux Malheureusement, la copropriété est aujourd’hui le parent pauvre de cette dynamique de rénovation énergétique aux Antilles et sur l’ensemble des DROM.

Il n’existe aujourd’hui aucun guide, aucune méthodologie et même aucun chiffre sur la rénovation énergétique des copropriétés aux Antilles. L’objectif du projet Tropi Copro est de fournir des éléments techniques aux acteurs du territoire afin de pouvoir accompagner les copropriétés dans leur démarche, en disposant des types de travaux recommandés, des gains associés, d’une liste de travaux embarqués.
L’objectif du projet est double :

• Mieux appréhender les comportements thermiques des copropriétés aux
  Antilles et dans les autres DROM ;
• Outiller rapidement les acteurs du territoire avec un guide sur l’impact des travaux clés et un tableur d’évaluation des gains.

CLIMAYOTTE : de la connaissance du climat à l’architecture bioclimatique

Territoire(s) concerné(s) : Mayotte

Du fait de son développement démographique et économique important, l’île de Mayotte voit son besoin en infrastructure augmenter. Cette augmentation se traduit directement par une croissance du besoin énergétique du territoire. Le secteur du bâtiment étant responsable de 80% de la consommation énergétique de l’île, il représente le principal levier de réduction énergétique. L’architecture bioclimatique représente donc la première étape à mettre en œuvre pour réduire les consommations énergétiques des bâtiments.

Le projet CLIMAYOTTE a pour objectif de répondre aux besoins nécessaires à la mise en œuvre d’une conception bioclimatique pleinement adaptée au site d’implantation, et ce pendant toute la vie du bâtiment. Ceci se traduit par les actions suivantes :

• Mise en œuvre de deux nouvelles stations météo sur le territoire mahorais,
• Étude par l’instrumentation du fonctionnement passif de locaux,
• Création de fichiers météo prédictifs décrivant le climat à horizon 2050,
• Proposition d’indicateurs et de seuil de conception bioclimatique adapté au lieu d’implantation et au climat futur.

HELIODROM : caractériser la protection solaire des bâtiments tertiaires existants

Territoire(s) concerné(s) : Guadeloupe, Martinique

En matière d’efficacité énergétique, on prescrit souvent des technologies très sophistiquées de gestion technique du bâtiment, alors que le bon sens et un minimum de connaissances en thermique du bâtiment permettent de concevoir des bâtiments performants low tech, à condition de respecter une règle essentielle : la maîtrise des apports solaires. Parce que les réglementations thermiques sont malheureusement trop récentes, peu exigeantes ou carrément inexistantes, le secteur tertiaire des Outre-Mer compte encore beaucoup de ces bâtiments à la fois peu performants et inconfortables, car ils utilisent des modes constructifs importés et des solutions non adaptées au climat tropical (murs rideaux, allèges vitrées et surdimensionnement des surfaces vitrées, …).

HELIODROM vise à développer une méthode innovante de caractérisation de la protection solaire sur ces bâtiments tertiaires considérés comme des passoires énergétiques tropicales. La qualification du niveau de protection solaire des façades sera réalisée au moyen d’un drone survolant le bâtiment, et reproduisant la course du soleil. Sur la base des analyses par drone, un pré-diagnostic sera effectué, intégrant des préconisations de protections solaires adaptées aux problématiques du bâtiment. Un second niveau d’étude sera proposé au maître d’ouvrage : la réalisation d’un audit énergétique complet.