L’objectif principal du MOOC est de sensibiliser et former les acteurs de la construction à la conception environnementale en climat tropical en s’axant principalement sur la ventilation naturelle et sur le végétal.

Nous voulons faire comprendre, à travers cette formation, que la conception paysagère est un impondérable dans l’acte de construire, en particulier en climat tropical.

En effet, nous nous apercevons souvent que ce sujet est négligé par les concepteurs et est le parent pauvre de la construction. De plus, le fonctionnement en ventilation naturelle des bâtiments et le « droit au vent » à l’échelle urbaine sont des éléments primordiaux d’une conception bioclimatique en climat tropical.

Nous étudierons dans ce MOOC ces deux grandes thématiques et montrerons comment les prendre en compte tout au long d’un projet de maîtrise d’œuvre.


1. Contexte & Enjeux spécifiques

La conception bioclimatique permet de réduire drastiquement les consommations énergétiques d’un bâtiment.

On peut abaisser d’un facteur 2 à 4 les consommations d’énergie en appliquant des principes de conception environnementale.
En climat tropical, on conçoit de manière résiliente en :

  • Se protégeant du rayonnement solaire pour les bâtiments situés dans les bas ;
  • Fonctionnant en ventilation naturelle sans usage de process actif type climatisation ;
  • Limitant les surcharges thermiques internes ;
  • S’orientant par rapport aux vents dominants ;
  • Ayant un accès à la lumière naturelle pour limiter l’usage d’éclairage artificiel ;
  • Ayant des abords de bâtiments arborés pour limiter les surcharges thermiques des façades et l’air ambiant ;
  • Privilégiant les équipements doux (brasseurs d’air).

Nous constatons que les connaissances techniques sur la thermique, les équipements et l’éclairage naturel sont bien connus de tous les concepteurs mais moins sur l’impact bénéfique de la conception paysagère et de la ventilation naturelle. Nous souhaitons ainsi capitaliser nos connaissances acquises depuis de nombreuses années pour diffuser notre méthodologie de travail.


2. Les jardins, un atout considérable de la conception traditionnelle & Enjeux spécifiques

Historiquement, les projets de construction de bâtiments étaient très plantés.

En effet, l’architecture traditionnelle mettait au premier plan les jardins pour assurer le confort thermique et l’esthétisme.

Exemple de cases créoles construites avant 60

 

À partir des années 60 et l’arrivée des systèmes actifs de rafraîchissement, la conception architecturale a quelque peu délaissé le climat, ce qui a engendré des consommations énergétiques accrues et de l’inconfort à tout point de vue (thermique, esthétique, acoustique, qualité air, etc.).

Pourtant, dans la littérature des années 50, on retrouve tout un ensemble d’arguments en faveur de la végétalisation des abords de bâtiments et le livre « Connaissance de l’architecture réunionnaise » définit la case créole urbaine comme ceci :

« La case créole urbaine est surtout caractérisée par sa façade. Son plan, les relations qu’elle entretient avec son jardin ou la rue, répondent aux contingences d’un modèle culturel et d’un environnement naturel particulier ».

La végétation, le parent pauvre des projets de construction moderne. Ces atouts ne sont pas ou trop peu reconnus par les acteurs de la construction réunionnaise à l’heure actuelle. On peut citer par exemple les CEE qui permettent d’aider la mise en place de certains dispositifs améliorant le confort à l’intérieur des logements (toiture performante, protection solaire des murs & baies, équipements performants, etc.) mais aucune spécification n’incite à la création de jardins plantés en périphérie de bâtiments. La nouvelle règlementation RTAA DOM n’incite pas encore à la réalisation d’espaces végétalisés en pied de bâtiments.

Seul le référentiel PERENE spécifie, en 2009, que « les surfaces bitumées et bétonnées aux abords du bâtiment doivent être évitées […] Pour cela, le sol fini autour du bâtiment doit être protégé efficacement de l’ensoleillement direct sur une bande d’au moins trois mètres de large. Elle concerne obligatoirement les façades ventilées. ».

Exemple de bon environnement (gauche) et d’un mauvais environnement (droite) – Source : PEREINE

 

D’autre part, il est important de noter que le coût du lot « jardin » est souvent dérisoire comparé aux autres lots de construction. A titre d’exemple, pour le projet emblématique « Ilet du Centre » composé d’un cœur vert comprenant de nombreuses essences endémiques de 2800m², le lot jardin représente moins de 0,7% du projet de construction avec un coût d’entretien annuel de l’ordre de 4000€ par an. A titre de comparaison, entretenir une petite unité de climatisation coûte en moyenne 200€ par an. Ces frais d’entretien et de gestion sont souvent rabotés au minimum.

Forts de ces expériences, nous souhaitons valoriser ces projets et notre travail à travers la réalisation de ce MOOC. Développer une démarche environnementale forte sur les projets de conception en milieu tropical est plus que nécessaire à l’heure actuelle. Nous souhaitons donc disséminer notre démarche afin que tout acteur du bâtiment puisse se l’approprier.


3. Objectifs poursuivis

Tous les territoires d’outremer se posent beaucoup de questions sur les sujets de la ventilation naturelle et sur la conception paysagère.

Nous répondrons de manière théorique et pratique à toutes les questions que peuvent se poser les maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre de ces territoires.

5 séquences sont ainsi proposées portant sur :

  • Séquence 1 : la ventilation naturelle, définition et enjeux
  • Séquence 2 : la conception aérothermique dans les projets d’aménagement urbain
  • Séquence 3 : La conception aérothermique à l’échelle du bâtiment
  • Séquence 4 : L’importance du végétal dans l’acte de construire
  • Séquence 5 : Retour d’expériences

L’indicateur retenu sera le nombre de personnes ayant suivi la formation. Nous avons un objectif de 500 personnes minimum sur la première session de formation MOOC.



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